"Premières observations sur deux nappes de ponctuations de la Grotte Chauvet (Vallon Pont-d'Arc, Ardèche, France) " par Dominique Baffier et Valérie Feruglio

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À une cinquantaine de mètres de l'entrée actuelle, dans la Salle Brunel, deux ensembles sont peints de ponctuations rouges. L'observation de ces points a révélé leur technique d'exécution. Il s'agit en fait d'empreintes de paumes de main droite. Certains détails anatomiques sont visibles comme le décrochement du pouce sur le côté gauche, des petites taches circulaires dans la partie supérieure de l'empreinte, trace laissée par la première phalange du médius, le profil légèrement quadrangulaire de l' éminence thénar. On aperçoit par ailleurs de légers restes ocrés linéaires et parallèles dus aux doigts qui ont involontairement marqué la paroi. Les empreintes du plus petit ensemble sont le fait d'un individu à la main de dimension modeste, probablement une femme ou un adolescent. L'autre panneau, par contre, a été rempli par une personne plus grande. La taille de la main et la position des empreintes les plus hautes pourraient correspondre à un homme d'environ 1,80 m. Dans les deux cas, le colorant, de consistance pâteuse, devait être appliqué en couche suffisamment épaisse sur la paume. Les traces de doigts permettent d'orienter chaque empreinte et d'imaginer la position de l'artiste.
Cette technique originale n'avait pas été rencontrée, jusque là, en art pariétal. Elle confère une dimension symbolique aux ponctuations puisqu'elles sont à la fois point et main positive partielle.