Photo : Yanik Le Guillou
Cette femme est tout à fait classique. Ses proportions, les
éléments de style, la sélection des éléments anatomiques représentés
sont caractéristiques des vénus aurignaciennes ou gravettiennes,
surtout connues à travers la statuaire d'Europe centrale et orientale.
Dans l'art pariétal paléolithique, c'est la Vénus de Laussel qui
paraît la plus proche de celle du Pont d'Arc.
La vénus, et de ce fait la composition qui l'entoure occupent
une place privilégiée dans la salle du Fond faisant face à la
grande frise animalière. Nous disposons là d'indices forts de véritables
constructions thématiques, étroitement associées aux contraintes
topographiques du lieu. Peut-être, la représentation féminine est-elle
directement en relation avec le couloir d'accès à la Sacristie,
qui s'ouvre juste derrière elle ? Quatre autres représentations
féminines restreintes au triangle pubien sont présentes dans la
grotte et elles sont toutes situées dans le réseau qui comprend
la galerie des Mégacéros et la salle du Fond, y indiquant chaque
fois l'entrée des diverticules adjacents. L'exemple de cette vénus
et des autres représentations féminines semble montrer que la morphologie
générale de la grotte et les morphologies locales des galeries et
parois sont plus que prises en compte dans la réalisation du dispositif
pariétal : elles l'induisent.
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